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Au bout du FIL…

(Le nombre de jeux de mots qu’on peut faire avec l’acronyme de ce festival, c’est ahurissant !) Pour cet avant-dernier billet du FIL 2018 (je vous reviens demain avec un texte bilan), j’ai décidé de laisser la place à mes super collègues de l’équipe du festival. Je leur ai demandé de me parler de leurs moments forts de cette édition 2018…   Mylène de Repentigny-Corbeil, gestionnaire des réseaux sociaux Mon moment fort du #festivalFIL2018 (déformation de gestionnaire des réseaux sociaux) est, comme à chaque année, la conférence de presse. Une conférence de presse aux allures de spectacle qui donne le coup d'envoi aux festivités, à cette belle folie enivrante qu'est le FIL. Où je découvre les spectacles à venir, l'univers que Michelle Corbeil a d’abord imaginé,...

Amours queers au Groenland, Fanfreluche, grosses bières et empoignades poétiques

Depuis huit jours, chaque jour, même si je sais de quoi je dois parler dans mon billet de blogue, je ne sais jamais de quoi exactement je vais parler. Je passe ainsi plusieurs longues minutes à me ronger les ongles ou à regarder Tiger Woods jouer à la Coupe Ryder ou à me faire un café ou à chatouiller ma petite Adèle ou à gosser sur Facebook ou à publier une photo sur Instagram ou à préparer le souper ou à prendre ma douche tout en réfléchissant à une entame pour mon prochain texte (la première phrase, c’est comme un premier baiser ou une première caresse : tu ne peux pas la rater), à une thématique qui relierait les shows vus la veille. Aujourd’hui, pour tout vous...

De la nécessité des bulles

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PRÉNOSTALGIE. [pʁenɔstalʒi] n.f. (2017 ; de pré-, avant, et nostalgie). Sentiment de regret de lieux, de temps ou de gens dont on sait qu’ils vont bientôt disparaître, s’éloigner de nous ou se terminer, et auxquels on associe des sensations agréables. Assis devant son écran d’ordinateur, François était prénostalgique du FIL, qui se termine ce soir. Peut-on être nostalgique d’une chose que l’on n’a pas encore perdue ? Il faudrait demander à des linguistes, des psychologues et des philosophes, mais c’est exactement ce qui m’habite, à quelques heures de la fin de cette 23e édition du Festival international de la littérature. J’ai ce boswell de billet bilan à écrire et de coucher sur pixels ces mots me rapproche davantage de l’inéluctable : mamaaaan, c’est (presque) finiiiiiiiiii ! Jean-Sébastien Larouche de l’Écrou l’a bien...

Et si, ce soir, on faisait le fête?

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James Noël (Haïti), David Babin dit Babx (France), Jean D’Amérique (Haïti), Gregory Dargent (France), Martine Fidèle (Haïti), Valérie Marin La Meslée (France), Queen Ka (Québec), Monique Proulx (Québec), Rodney Saint-Éloi (Haïti), Michel Vézina (Québec) et Dany Laferrière (Québec) sont les héritiers d’une longue tradition d’amitié entre créateurs de Montréal, Paris et Port-au-Prince. Ils ont commun un amour de leur ville et de la langue française… tout en étant des artistes voyageurs. Ce soir à 20 h, à la Cinquième salle de la Place des Arts, le temps d’une soirée, grâce à la baguette magique de la directrice générale et artistique du FIL Michelle Corbeil, ils feront la fête, ensemble, en mots et en musique, dans le spectacle littéraire Et si notre vie était une fête...

Une brèche dans l’espace-temps

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Faudrait qu’Einstein m’explique. Depuis vendredi soir dernier, 19 h 14, il s’est produit une solide brèche dans l’espace-temps. Lorsqu’on passe la porte du Sporting Club, où se tient jusqu’à dimanche 19 h 14 le record du monde du plus long micro ouvert, on se retrouve subitement dans une autre dimension, où le temps s’écoute différemment ici (mes doigts ont tapé tout seuls cette jolie faute de frappe, je la donc laisse tel quel). La seule autre fois de ma vie où j’ai senti un tel décalage avec la normalité spatiotemporelle, c’est à la naissance de mes trois enfants. D’ailleurs, pour celle de Félix, à la Maison de naissance Côte-des-Neiges, Isabelle, notre sage-femme, m’avait demandé d’enlever ma montre-bracelet (c’était en 2001, à une époque où les...

Il n’y a pas d’amour heureux

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C’était comme si la nature en avait eu assez, elle aussi, de toute cette chaleur qui enveloppait Montréal de ses bras suintants et poisseux, depuis douze jours. Les grands vents causés par cet orage providentiel d’hier soir, qui a fait chuter le mercure de dix degrés en quelques heures, ont aussi réussi à casser en deux un arbre probablement centenaire, à quelques mètres de chez moi — en guise de prémonition à ce qui allait suivre. Comme ce fut le cas pour cet arbre, personne n’est à l’abri d’une rupture. La peine d’amour a fait couler beaucoup d’encre depuis les tout débuts de la littérature — et notre époque n’en est malheureusement pas exempte; il y a en fait probablement bien plus de ruptures per capita...

Poésie à travers les brumes

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Je n’ai pas d’agenda. Avec les années qui passent, ma mémoire devient de moins en moins fiable et je tente par tous les moyens de l’exercer afin de ralentir son inéluctable détérioration. J’ai bien un agenda électronique dans mon Mac, mais je m’en sers surtout parce que des gens me convoquent en rendez-vous via leur propre agenda électronique. Il m’arrive certes d’oublier un meeting ou un dîner avec une copine, ou de prévoir deux activités au même moment — ce qui a l’heur de faire soupirer ma blonde qui, elle, consigne chaque activité de ses vies professionnelle et personnelle dans le sien —, mais je m’en sors encore plutôt bien jusqu’à maintenant, j’ai une bonne moyenne au bâton. Tout ça pour dire qu’hier soir, je...

Dans mon calepin – Jour 5 du FIL

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Dans ce qu’on a appelé « Temps fort littéraire autour de Montréal, Paris et Port-au-Prince », le FIL vous propose une diversité d’expériences qui témoignent des liens exceptionnels qui unissent le Québec à la France et à Haïti. Des relations précieuses qui s’appuient, on le sait, tout d’abord sur la langue française, qui nous unit, tout autant que sur tous les échanges culturels qui ont eu lieu au fil des ans entre nos pays. Il faut aussi mentionner, naturellement, l’apport important des communautés françaises et haïtiennes qui, en immigrant au Canada et plus particulièrement à Montréal, ont enrichi notre société depuis des décennies. Dans le cadre de ce temps fort, ce soir à 20 h au Lion d’or, le FIL vous invite à assister au spectacle...

Voir nous rend aveugle

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Dans l’obscurité totale, on ne voit rien. Ne riez pas. C’est une chose de le saisir intellectuellement, c’en est une autre de le vivre pour de vrai. Parce qu’entendons-nous : ce qu’on appelle « le noir », ce n’est jamais vraiment du noir pur, il y a toujours une source de photos pas loin : un lampadaire, la lueur de l’affichage à cristaux liquides du réveil, la lumière bleutée de la lune ou le chuintement des étoiles. Hier soir, au restaurant O.Noir, rue Prince-Arthur, j’ai vécu deux heures dans le noir, lors du souper littéraire dégusté à l’aveugle organisé par l’organisme Vues et Voix (ex-La Magnétothèque) dans le cadre du FIL. Après s’être regroupé par convives de la même table dans le lobby (éclairé !) du restaurant,...

Dans mon calepin – Jour 3 du FIL

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Hommage à Réjean Ducharme Je vous parlais, dans mon billet d’hier soir, de la Levée d’Écrou 2017 au Lion d’or; mais plus tôt en journée, je me suis rendu au Théâtre du Nouveau Monde, alors que des auteurs, des comédiens et des amis de Réjean Ducharme — dont Sophie Cadieux, Paul Savoie, Larry Tremblay, Anne-Marie Cadieux, Frédéric Dubois, Marie Tifo, Pierre Curzi et Martin Faucher — lui rendaient un dernier hommage, dans le hall de ce théâtre où, comme le faisait justement remarquer la directrice Lorraine Pintal, plusieurs de ses pièces ont été jouées. L’idée derrière cet événement, empreint d’amour et d’admiration pour les mots de Ducharme, était de célébrer la vie et l’œuvre de l’auteur, décédé le 21 août dernier à l’âge de 76...
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