Dans mon calepin – Jour 3 du FIL

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Hommage à Réjean Ducharme

Je vous parlais, dans mon billet d’hier soir, de la Levée d’Écrou 2017 au Lion d’or; mais plus tôt en journée, je me suis rendu au Théâtre du Nouveau Monde, alors que des auteurs, des comédiens et des amis de Réjean Ducharme — dont Sophie Cadieux, Paul Savoie, Larry Tremblay, Anne-Marie Cadieux, Frédéric Dubois, Marie Tifo, Pierre Curzi et Martin Faucher — lui rendaient un dernier hommage, dans le hall de ce théâtre où, comme le faisait justement remarquer la directrice Lorraine Pintal, plusieurs de ses pièces ont été jouées.

L’idée derrière cet événement, empreint d’amour et d’admiration pour les mots de Ducharme, était de célébrer la vie et l’œuvre de l’auteur, décédé le 21 août dernier à l’âge de 76 ans. Ce sont les membres de sa famille, dont certains étaient présents au TNM, qui ont voulu donner un caractère intime à ce rassemblement, alors que certains réclamaient des funérailles nationales. « Ce n’est pas le genre de Réjean », a simplement expliqué sa sœur Carmen.

Nous avons eu droit à des chansons, à des extraits de ses œuvres, ainsi qu’à des témoignages parfois poignants, parfois plutôt drôles, de personnes qui l’ont côtoyé au quotidien.

Un beau moment.

 

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Méditations sur une république catalane

J’étais très curieux d’aller entendre l’auteur Miquel de Palol parler du passé, du présent et de l’avenir de la république catalane, à quelques jours du référendum sur son indépendance, qui doit avoir lieu dimanche. Je n’étais pas le seul : il a fallu ajouter des chaises pour asseoir tout le monde !

Un petit mot sur l’auteur, d’abord : Barcelonais surdoué né en 1953, Miquel de Palol a écrit une soixantaine de livres : poésies, romans, nouvelles et essais. Fils d’un archéologue et petit-fils d’un poète et écrivain, cet architecte de formation a d’abord pratiqué la poésie. Auteur d’une œuvre riche, il fait preuve dans ses récits d’un fabuleux génie architectonique : il est notamment l’auteur du Jardin des Sept Crépuscules, édifice littéraire vertigineux, distingué par les prix les plus prestigieux, publié dans toute l’Europe et traduit en français dans son intégralité en 2015 aux éditions Zulma. Ce roman, finaliste au Prix des libraires du Québec 2017, est à lui seul une incroyable somme de romans enchâssés qui s’emboîtent et se recoupent, avec un art consommé du suspense.

(J’ai une confession à vous faire : après avoir lu en catimini les dix premières pages durant les premières minutes de la conférence, je l’ai ajouté sur ma liste de cadeaux de fête; ça a l’air trop bon. Ça reste entre nous, ok ?)

Grâce à l’excellente animation et aux connaissances quasi encyclopédiques de Èric Viladrich i Castellanas, je suis sorti après une heure avec une bien meilleure idée des enjeux du référendum de dimanche (s’il a lieu, car le gouvernement espagnol s’y oppose avec vigueur et prend de grands moyens pour empêcher sa tenue). Pour de Palol, ce sentiment d’indépendance prend racine dans le désir d’un peuple de contrôler sa propre destinée — et non, par exemple, dans une frustration d’ordre économique.

J’ai aussi été estomaqué d’apprendre que la proportion de Catalans indépendantistes est passée de 20 % à 50 % en une décennie seulement ! Pour expliquer cette croissance phénoménale, on évoque notamment la décision du Tribunal constitutionnel espagnol de rejeter en partie le nouveau statut d’autonomie régionale, en 2010 (pour certains séparatistes, cette décision a marqué la fin de la légitimité des institutions espagnoles), ainsi que la crise financière qui a durement touché l’Espagne au début des années 2010. Pour plusieurs Catalans, l’indépendance est, depuis, le seul projet de changement positif et d’espérance.

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Dans quelques minutes à peine, je me rends à la Maison des Écrivains pour le vernissage de l’exposition Encre noire, qui se veut un hommage à Serge Legagneur (1937-2017). À 18 h 30, je participerai à un souper littéraire dégusté à l’aveugle au restaurant O.Noir, dont je vous reparlerai demain matin. Et enfin, à 21 h, direction Place des Arts pour le spectacle La fin du monde est une fausse piste, de Dany Boudreault et Emmanuel Schwartz.

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