Il y a trop de beaux shows!

Mardi dernier, au Lion d’or, c’était la conférence de presse du dévoilement de la programmation du 24Festival international de littérature. Il y avait une centaine de personnes présentes pour l’occasion et on sentait une belle fébrilité autour de la grande table à croissants et café : on est entre amis ici — et ça se sent. Le FIL compte en effet sur une vaste nébuleuse de créateurs et de partenaires qui sont toujours très heureux de renouer au Lion d’or pour ce dévoilement, année après année. J’y retrouve moi aussi plein de visages familiers : l’écrivain et désormais traiteur à domicile Maxime Olivier Moutier; le président du c.a. du FIL Stanley Péan, avec qui j’ai partagé plusieurs anecdotes radio-canadiennes (nous y avons été collègues au milieu des années 2000); l’éditeur Pascal Assathiany du Boréal, à qui il fait toujours bon tirer la pipe; les attachées de presse Geneviève Harvey et Larissa Souline; le grand fou poète et éditeur Carl Bessette; les membres de l’équipe du FIL; et j’en passe.

J’ai écrit « conférence de presse » plus haut, mais en fait, ce dévoilement est un véritable happening, ponctué de prestations live et d’extraits de spectacles sur vidéo. La grande manitoue du festival Michelle Corbeil pourrait pratiquement vendre des billets pour y assister — presque personne ne s’en formaliserait!

C’est ainsi qu’on a pu voir sur scène le toujours très solide et pertinent Thomas Hellman, avec une chanson de son spectacle Rêves américains; Queen Ka et Amélie Prévost ont interprété un extrait de leur spectacle Fol ouvrage (Torcher des paillettes); accompagné au piano par la douée Marianne Trudel, l’animateur de radio et amoureux des sciences Yanick Villedieu a lu un texte d’Oliver Sacks, tiré du spectacle Du Big Bang à la double hélice, présenté un soir seulement le 22 septembre au Théâtre Outremont; enfin, Soleil Launière est venue lire un extrait coup-de-poing du livre Homo Sapienne de l’auteure inuite Niviaq Korneliussen — livre qui fera l’objet d’une mise en lecture (par Eric Jean) avec Soleil Launière, Jade-Mariuka Robitaille, Étienne Lou, Sophie Desmarais, Émilie Gilbert et Marie-Andrée Gill.

Je m’en voudrais de ne pas souligner également la très dynamique présentation du nouveau volet jeunesse du FIL par Sophie Labelle.

En vidéo, les gens présents au Lion d’or — moi le premier! — ont notamment été soufflés par le court extrait du spectacle Sol Picó danse les mots d’Imma Monsó, qui s’inscrit dans une espèce de mini-festival de littérature catalane au sein même du grand festival FIL, avec pas moins de huit spectacles et activités liées à la Catalogne littéraire : concert de rumba catalane, concert littéraire version gitane en plein air, projections de films, soirée hommage à Mercè Rodoreda, rencontre et lectures avec Lluis Llach (le Gilles Vigneault de la Catalogne), etc.

Aussi, toute la salle avait un large sourire aux lèvres après la présentation d’un court extrait du livre Mon voyage en Amérique, superbement lu par son auteure Kim Yaroshevskaya. Dans le cadre du spectacle du même nom présenté lors du prochain FIL, c’est Pascale Montpetit qui sera la lectrice du livre — un choix effectué par l’auteure elle-même, précisant qu’elle ne pouvait confier à personne d’autre le soin de raconter son histoire.

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Si je ne m’abuse, on compte quelque 54 manifestations artistiques en dix petits jours de festival, du 21 au 30 septembre prochains! Selon Michelle, il n’y a pas moins de 243 artistes qui participent au FIL en 2018. À un certain moment, vers la fin de sa présentation, quand elle a commencé à dire : « Aussi, cette année au FIL… », les gens se sont mis à rire de manière spontanée dans la salle. Parce que la liste d’activités ne cessait de s’allonger, encore et encore. Dans tous les cours de communication, on indique aux futurs attachés de presse d’envoyer des communiqués ne dépassant pas deux pages, parce que les journalistes sont foncièrement des êtres paresseux (je peux le confirmer, j’en ai été un dans une autre vie); or, celui inclus dans le dossier de presse du FIL 2018 faisait cinq pages! Tapé en Arial 10 points!

« Y a trop de beaux shows cette année! », confiait une personne présente dans la salle avant de quitter le Lion d’or. Voilà. C’est la meilleure façon de résumer cet avant-midi. J’ai même senti un certain désarroi dans la salle : on allait devoir faire des choix — et ça allait faire mal. Ça m’a rappelé la belle époque du Festival des films du monde, alors que mes amis cinéphiles s’arrachaient les cheveux en analysant la grille de programmation : mercredi soir, le dernier Blier ou cet obscur film hongkongais dont on a dit beaucoup de bien dans le Nouvel Obs?

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Du 21 au 30 septembre, donc, pour une deuxième année, j’aurai l’immense pressionprivilège d’être le blogueur officiel du FIL. Dix jours de festival, une dizaine de shows à voir, dix textes à pondre. Je serai donc confronté aux mêmes choix que vous, chers festivaliers. Voici en vrac quelques autres événements dont j’espère pouvoir vous reparler dans moins d’un mois :

  • L’an dernier, j’avais écrit sur le spectacle Larguer les amours !, qui illustrait la manière féminine de vivre la rupture amoureuse; or, voilà que cette année, avec  leur tour de) Larguer les amours!, ce sera au tour des hommes — dont Stanley Péan, Christian Vézina, Alexandre Jardin, Luc Boulanger et Mauricio Segura — de raconter une peine d’amour. Les acteurs Denis Bernard, Louis Champagne et Iannicko N’Doua interprèteront plusieurs de ces textes, accompagnés en musique par Jérôme Minière.
  • Il y a déjà dix ans qu’a été publié La Liste, un des textes les plus significatifs de notre littérature sur l’aliénation de femme, de mère, d’amoureuse, d’être humain dans une société individualiste. Jennifer Tremblay, son auteure, que j’ai eu le plaisir de photographier il y a quelques mois à peine, a choisi de nous en proposer une lecture, accompagné du musicien Jean-François Boisvenue.
  • L’École des vertiges marque le retour sur scène de mon vieux pote Tristan Malavoy (rencontré dans des cours de littérature à l’Université de Sherbrooke), un auteur et mélodiste inspiré. Avec Émilie Bibeau et ses musiciens Véronique Baltazar José Major et Philippe Brault, il va nous faire entendre ses nouvelles chansons le 24 septembre au Lion d’or. J’ai hâte.
  • Lors de la clôture du FIL, Émilie Bibeau, Dany Boudreault, Sophie Desmarais, Thomas Hellman, Soleil Launière, Pascale Montpetit, Stanley Péan et Michel Vézina vont relever le défi de la lecture à vue de textes qu’ils n’ont jamais lus, accompagnés de musiciens qui se prêtent eux aussi au jeu de l’improvisation sur la scène du Théâtre de Quat’sous.
  • Enfin, j’ai suuuuuper hâte de jouer au bingo littéraire Kwahiatonhk!, pour découvrir la littérature des Premières Nations : le boulier détermine quels textes seront lus par Marie-Andrée Gill, J.D. Kurtness, Jonathan Lamy, Guy Sioui-Durand et les volontaires du public.

Bref, on se retrouve le 21 septembre prochain, les copains.

Pour tout savoir sur le FIL : www.festival-fil.qc.ca

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