L’ÉCRAN LITTÉRAIRE
Lectures filmées et entretiens
Du vendredi 23 septembre à 9 h au dimanche 2 octobre à minuit
En ligne, gratuit
Lors du FIL 2020, nous avions proposé des lectures en ligne de quelques livres parus au printemps précédent, alors que le Québec était en plein confinement, et qui n’avaient alors par eu le droit à une grande part de la promotion et de la visibilité qu’ils méritaient. Cette série, nous l’avions alors nommée « Les Inoubliés du printemps ».
Deux ans plus tard, au cours de ce FIL 2022, nous récidivons en proposant, en ligne, de nouvelles créations vidéo à partir des lectures par des comédien.ne.s d’extraits de trois livres parus au cours de la dernière année et pour lesquels nous avons eu de véritables coups de cœur.
Notre ambition : créer de véritables œuvres numériques et cinématographiques, dont la force ne résidera pas que dans le texte, mais également dans sa mise en valeur cinématographique. Chaque lecture sera suivie cette fois d’un court entretien avec l’autrice de l’œuvre choisie.
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Captation et réalisation Benoît Guérin
Entrevues avec les autrices Claudia Larochelle
Productions du FIL 2022
QUAND JE NE DIS RIEN JE PENSE ENCORE
Autrice Camille Readman Prud’homme
Lectrice Larissa Corriveau
Camille Readman ©Sylvie Readman
Larissa Corriveau ©Lawrence Fafard
Quand je ne dis rien je pense encore explore en poésie ces moments où la conversation s’interrompt et où les choses à dire restent en nous, parce qu’elles nous apparaissent trop incertaines ou trop particulières pour être partagées. Ces instants où ce qu’on pense se sépare de ce qu’on dit, où parfois notre visage dit des choses que nous préférerions garder pour nous, où il nous arrive de parler en retard. Entre ce qui se manifeste en nous-mêmes, ce que nous montrons et ce qui est perçu se créent des écarts, que nous tendons toujours plus à taire qu’à expliciter. Chacune, chacun, se retrouvera dans la fragilité de ces instants si rarement nommés. (L’Oie de Cravan).
Camille Readman Prud’homme est née à Montréal en 1989. Elle poursuit des études doctorales en littérature. Quand je ne dis rien je pense encore est un premier recueil qui confirme la justesse d’une écriture concise, touchant droit au cœur de l’expérience sensible. Elle a remporté pour ce recueil, publié chez L’Oie de Cravan, le Prix des libraires du Québec – catégorie poésie en 2022.
LES LAIDES OTAGES
Autrice Josée Yvon
Lecteur Dany Boudreault
C’est avec Carole David que Claudia Larochelle s’entretiendra au sujet de cette œuvre posthume de Josée Yvon.
Dany Boudreault ©Julie Artacho
Josée Yvon ©Les Herbes rouges
Nombreuses sont les otages rassemblées en ce lieu – une prison, un hôpital, un bordel ? En haut, Têtra, « la boss, la maîtresse, la femme aux mille pattes », les surveille en ricanant. Sous son regard attendri mais cruel, les otages font l’amour et la fête, torturent un homme qui a violé une des leurs, accouchent, s’entretuent. L’alcool arrosant les pilules, chacune contemple ses blessures. Kâlisse, America-Susan, Georgette dite Courgette, Lise « Capotée » Boudreau, Nicole-Nympho et les autres : « elles sont la vraie société, aussi pire, aussi malade, aussi vulnérable ». La vie était dure dehors ; elle ne l’est pas moins dans cet étrange aquarium. Or « ici au moins, pensait Kâlisse, les lucioles du rire passaient parfois ». (Les Herbes rouges)
Josée Yvon naît à Montréal le 31 mars 1950. Après des études en littérature, puis en théâtre, elle obtient le prix des jeunes auteurs de la Nouvelle Compagnie théâtrale en 1969 pour une pièce intitulée L’invention. Elle participe à des créations collectives du Grand Cirque ordinaire et du Théâtre Sans Fil. À compter de 1974, elle cosigne de nombreux textes avec Denis Vanier, surtout dans Hobo-Québec. Son premier livre, Filles-commandos bandées, paraît dans la revue les herbes rouges en 1976. Suivra Travesties-kamikaze aux Éditions Les Herbes rouges en 1980. Durant sa carrière, elle signera onze titres et publiera poèmes et critiques dans de nombreuses revues. Atteinte du sida, elle s’éteint à Montréal le 12 juin 1994.
L’INCENDIAIRE DE SUDBURY
Autrice Chloé LaDuchesse
Lectrice Pascale Montpetit
Chloé LaDuchesse ©Bennett Malcolmson
Pascale Montpetit ©Kelly Jacob
Emmanuelle se terre à Sudbury depuis quelques années et joint les deux bouts grâce à des contrats de design web pour des clients plus ou moins réglos. Lorsqu’elle retrouve le vieil agenda de son ancien amant, qui a mystérieusement disparu de la carte il y a huit mois, elle se met en tête d’apprendre ce qui lui est arrivé. Sa femme, la redoutable docteure Herman, l’aurait-elle banni, voire éliminé en découvrant ses infidélités ? Plusieurs autres hommes manquent à l’appel, surtout des paumés – des cobayes parfaits pour l’étude clinique de Herman. Emmanuelle mène l’enquête, jamais tout à fait sobre, prenant de plus en plus de risques…Chloé LaDuchesse décrit ici un Sudbury semblable à une cour des miracles, où la corruption ronge tout, où la gentrification repousse les classes populaires dans les marges, où personne n’est sans reproche. (Héliotrope)
Chloé LaDuchesse est née à Montréal et vit à Sudbury, dont elle a été la poète officielle. Son recueil Exosquelette (Mémoire d’encrier, 2021) a été finaliste du Prix du Gouverneur général et lauréat du prix Trillium de poésie. L’incendiaire de Sudbury est sa première incursion dans la fiction criminelle.
