À LA HAUTEUR DE GRAND CENTRAL STATION JE ME SUIS ASSISE ET J’AI PLEURÉ

Elizabeth Smart est née en 1913 et a grandi dans la haute société canadienne-anglaise d’Ottawa. C’est en 1945 que paraît sa première œuvre – qui sera aussi sa plus célèbre –, By Grand Central Station I Sat Down and Wept. Dans ce magnifique livre, elle relate, de manière poétique et incantatoire, sa relation amoureuse tumultueuse avec George Barker dont elle aura quatre enfants et qui va s’étendre sur plusieurs années et plusieurs continents. Bien qu’amoureux d’elle, il refusera toujours de divorcer.

Les relations tendues d’Elizabeth avec ses parents, dues en grande partie à sa relation hors mariage avec Barker, en ont fait une écrivaine maudite du Canada. Christian Desmeules du Devoir raconte : « Pour l’anecdote, la mère de Smart, flairant de loin le scandale, était parvenue à faire interdire la publication du livre au Canada en 1945. Mieux : elle aurait elle-même acheté pour les brûler la plupart des exemplaires britanniques du livre qui avaient pu faire le voyage jusqu’ici ».

Longtemps oublié, ce magnifique récit a refait surface au Québec dans les années 60 grâce, entre autres, à la lumineuse traduction d’Hélène Filion sous le titre À la hauteur de Grand Central Station je me suis assise et j’ai pleuré. La musicalité de cette œuvre appelait tout naturellement la scène, et Magalie Lépine-Blondeau se révèle être l’interprète toute désignée pour porter cette ode passionnelle, cette ode à la démesure au féminin, démesure dont l’humanité a grand besoin.